Léguer aux générations présentes et futures les valeurs culturelles qui ont fait la fierté du Mandén traditionnel (Mandingue).C’est le leitmotiv de l’association socio-culturelle ‘’ Manserarenna’’. Cette association a animé le samedi 13 juillet 2019 à la rotonde des Arts à Abidjan Plateau une conférence pour reconstituer les valeurs culturelles qui ont fondé le grand empire du manding. Cette démarche, a indiqué Mansarenna vise à faire puiser dans ce passé glorieux pour bâtir un avenir radieux pour les générations à venir.
La conférence animée par Ousmane Dakala Kouyaté, descendant du témoin et légataire de l’histoire du mandingue, Balla Fasséké Kouyaté avait pour thème ‘’ L’origine des noms et Sanankunya au Mandingue ’’.Selon Ousmane Dakala Kouyaté, le Mandingue a été fondé par l’union de 12 patriarches qui ont quitté l’empire du Ghana pour cause de guerre. La société du grand mandingue, a-t-il fait savoir est divisé en quatre classes à savoir les ‘’Ton ta djon’’ ou porteur de carquois, les ‘’Mansa si’’ ou tribus princières, les ‘’Mori Kanda’’ ou marabout et les ‘’Nyamakala’’ ou classe des métiers. Pour le conférencier, à la promulgation de la charte de Kurunkan-Fuga qui devait régir la vie du grand ensemble après la bataille de Kirina, les Nymakala étaient tenus de dire la vérité au chef et d’être leur conseiller et les Mori Kanda étaient de maîtres et éducateurs en islam donc méritaient respect et considération de la part de tous.
Pour Ousmane Dakala Kouyaté, le mandingue était fondé sur des valeurs nobles. « Le mandingue était fondé sur des valeurs notamment l’honneur, la dignité, la tolérance, le respect de soi et des autres. Ce royaume avait également une devise qui était l’unité, la fraternité et la solidarité. », a-t-il éclairé.
Le Sanankunya
Poursuivant, le descendant de Balla Fasséké Kouyaté a donné l’origine du Sanankunya ou parenté à plaisanterie chez les mandingues. L’article 7 de la charte de Kurukan-Fuga a institué entre les mandenkas le Sanankunya et le Tanamanyöya, forme de totémisme, a-t-il indiqué. Pour Ousmane Dakala Kouyaté, cette institution visait à harmoniser la vie dans le mandingue et empêcher que les différends ne dégénèrent. Par la suite, il a donné la signification de certains patronymes du Mandingue. Konaté, a-t-il indiqué, en langue malinké signifie qui n’est pas stérile en référence à un patriarche qu’on avait traité de stérile et qui a fini par procréer. Diarra était le seul enfant garçon parmi les 12 filles de Kondé. Et comme personne n’arrivait à nuire aux enfants de Kondé. Les Mandenkas disaient que Diarra, le fils de Kondé était un sorcier. Ce qui a donné Diarrassouba. Pour l’association Manserarenna, cette initiative vise à apporter des éclairages sur l’histoire du mandingue tout en commémorant les ancêtres. À terme, l’association entend revaloriser le site de la victoire de Soundiata sur Soumangourou et mettre en valeur les ruines du palais de Soundiata.
Source : Le repère d’Abidjan